Jeunesses campagnardes Spécial
Girons, fête de mai, concours de théâtre, tirs, cortèges, etc.: les événements sont nombreux à l’agenda des sociétés de jeunesse qui réunissent huit mille jeunes Romands. Immersion au cœur de nos campagnes en quatre épisodes.
Le fossé ville-campagne se creuse. Mais est-on vraiment différents de part et d’autre du fossé? La RTS est allée à la rencontre de quatre sociétés de jeunesse dans quatre villages vaudois: Chavornay, Grandvaux, Corcelles-près Payerne et Les Moulins, près de Château-d’Oex. «Raconter ces histoires, donner à voir ces ruralités-là, c’est pour moi une manière de parler de la Suisse dans laquelle je vis. Une campagne pleine de paradoxes, tiraillée entre l’envie de préserver les valeurs héritées des anciens et l’urgence de répondre aux enjeux du monde contemporain», explique Céline Pernet, coréalisatrice de la série documentaire Jeunesses!. La caméra suit Robin, Damien, Irène et Lucie pendant une année. Tous s’inscrivent dans une lignée, dans les traces de leurs parents et grands-parents. Tout comme les huit mille autres jeunes Vaudois inscrits dans les sociétés de jeunesse du canton. Attachés aux valeurs traditionnelles et à certains lieux, ils n’hésitent pas à s’investir, à s’aider et à grandir ensemble. Aussi, même si l’alcool coule souvent à flots, l’engagement est profond et permet une belle transition entre l’enfance et le monde adulte avec à la clé un apprentissage du bénévolat et du partage des responsabilités. Sans oublier le sentiment d’appartenance à un groupe et l’envie de faire corps avec les siens.
Une deuxième famille
«Ma société de jeunesse, c’est ma deuxième famille. C’est plus que des psychologues: je n’ai pas peur d’aller leur parler, leur exposer mes problèmes», confie d’un de ces jeunes encore un peu mal dans sa peau. «Nous devons pouvoir tout évoquer, même les sujets qui fâchent», relève la nouvelle présidente de la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes qui a lancé des campagnes de sensibilisation peu après son élection et a contacté le gouvernement vaudois pour s’assurer du suivi professionnel de son action. Résultat: de beaux portraits profonds, souvent touchants.